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les Ripeth en polynésie
5 mai 2022

Les australes

 

C’est reparti, après quelques jours à Tahiti pour refaire les bagages, retrouver les copains et hop on remonte dans l’avion.

Je vous préviens je me suis remise à lire des romans, ça m’a redonné le gout de l’écriture.

 

Premier arrêt, Rurutu.

 

 A 572 km au sud de Tahiti , mesurant environ 10 km de longueur et 3 km en largeur

 Rurutu est une ile volcanique au récif frangeant, sans lagon.

A la descente de l’avion des familles sont là, les bras chargés de colliers de fleurs énormes, toutes et tous coiffés de chapeaux tressés en Pandanus, un art local très reconnu.

 

Elin, la patronne de la pension, une ancienne arachnologue qui a trouvé un bipède local au doux nom de Viriamu, nous accueille chez eux. Leur plus jeune fils de 9 ans ferra un parfait copain pour les garçons. Notre chambre est simple, juste ce qu’il nous faut mais pas mal de moustiques, alors on ressort les sprays. Les pulls aussi car l’air est bien plus frais ici. C’est le début de l’hiver austral, un peu tôt cette année nous dirons les locaux.

 

La météo n’est pas à la fête, du gros vent, un ciel bien chargé.

Nous louons une voiture pour faire le tour de l’ile et éviter les grains.

Sur la route de ceinture, de très beaux points de vue ou nous rigolons à hurler aux vents aux bord des falaises.

Nous faisons un stop au hasard sur une petite plage de sable blanc que nous renommeront la plage des Opercules. Les garçons remplissent leurs poches à une vitesse ahurissante !

Tout droit face à nous l’horizon et plus rien nous séparant de l’antarctique. Pas de manchot sur la plage en tout cas. Pas mal d’oiseaux ici, comme des aigrettes, des hérons.

 

La végétation est superbe. Nous croisons des pamplemoussiers partout, ils sont vert jaune et très sucrés, des oranges vertes et non orange fluo comme chez nous.

Ici la culture la plus connue est celle du Taro. Il y a de nombreuse tarodière le long des rivières. Nous nous arrêterons auprès de deux hommes en train de travailler, ils nous montrent les taros noirs, les blancs, la façon de cultiver avec d’abord une couche de paillage en feuille de bananiers séchées, puis des palmes de coco. Jerem prend bien sur des notes !

Il y a partout des poules, un peu moins de coqs, des chevres, des cochons énormes et bien sur des chevaux partout, basile est heureux !

 

La propriété de la pension est sur une cocoteraie avec un très ancien Marae (lieux de culte polynésiens fait de pierres) qui donne une atmosphère très particulière à l’endroit.

Le chef de notre pension, Viriamu, nous ne le découvrons que deux jours plus tard, car très timide nous disent ses amis. Il ne pense pas assez bien parler français. Il travaille toute la journée dans la scierie de l’ile qui gère la coupe des pins locaux qui poussent au cœur de l’ile.

Nous comprendrons plus tard que c’est le meilleur aux courses de chevaux sur la plage qui ont lieux plusieurs fois par ans et qui sont l’occasion de nombreux paris

 

Rurutu nous fait l’impression d’une ile rude, secrète. Une ressemblance nous vient : la bretagne ! la faute a la météo surement.

 

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L’ile est bien connue pour les baleines qui transitent là en aout, et aussi ses grottes.

Car ce volcan s’est retrouvé deux fois soulevé lors de sa transformation en atoll d’où la formation de grottes sous-marines.

 Pendant deux jours nous espérons que le guide, nommé Reti, une vraie figure locale, nous donne son feu vert. Mais malheureusement mauvaise météo, trop de houle, trop de pluie …

 

On s’occupe tous les jours pour les garçons avec un temps de « travail ».

Victor a super bien progressé en écriture avec sa maitresse Diane, il sait maintenant écrire toutes les lettres en minuscule et coté lecture on travaille les syllabes un peu plus difficiles. Pour les mathématiques, nous nous servons des coquillages ou des épines d’oursins crayons trouvés pour l’initier aux additions/soustractions, aux dizaines …

Basile lui dit, « quand je serais grand j’écrirai mon prénom « … difficile de faire boire un âne qui n’a pas soif dit on !

 Cependant il aime le coloriage, les gommettes, on entoure, on dessine sur les ardoises, les formes… mais ça commence doucement pour l’écriture, le I et le T sont maitrisé !

Chacun son tour nous nous retrouvons maitresse/maitre à la maison !

 

 

 Un jour, nous profitons d’avoir encore loué une voiture, cette fois ci c’est sans le savoir un énorme Pick-up. Nous voilà donc sur la route traversière et dans les sentiers au sommet de l’ile.  Nous terminons à pied pour arriver, après une ascension dans les pins qui ondulent sous le vent, au sommet du mont Manureva. Quelle vue !

 

En discutant avec les gens nous apprenons aussi que les arbres que nous prenons pour des manguiers sont en fait des litchiers, la pleine saison est en décembre. Au cours de la balade nous tombons également sur des plans de caféier qui bordent la route, le fameux café de Rurutu.

 

A la pension le soir on se régale. Erin est vraiment une super cuisinière. Couscous de papaye verte, purée de manioc, gratins de taro, du poissons grillé, cru, un mijoté de bœuf aux épices, un régal. Le midi c’est donc plus soft on mange dans les snacks locaux des « casse-croute «, ou des plats simples, les gens sont peu nombreux (2500 habitants repartirent sur trois villages) mais toujours très poli, plus réservés qu’ailleurs.

 

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Le dernier jour arrive et là, grand soleil ! enfin, jusqu’à ce que le pick up vienne nous chercher !

« Fait beau l’aute coté « nous dis Fredo le frère de Reti qui est son aide aujourd’hui.

Nous voilà parti pour la tant attendue grotte : la gueule du monstre ! les enfants sont tout excités, moi j’appréhende un peu l’ascension il faut bien le dire.

 

C’était super !

Le guide est le premier fils de sa famille, la coutume, qui perdure encore beaucoup aujourd’hui, est d’élever le premier garçon de la famille comme une « fille », à la gestion du foyer, de la fratrie, et bien sûr avec des vêtements plutôt genré au féminin.

 

Il est âgé de 54 ans et a découvert le sentier des grottes grâce aux mamas du village il y a 17 ans. Ils les voyaient partir et revenir avec du pandanus le dos bien chargé. C’était en fait un chemin pour aller cueillir les précieuses feuilles de l’autre côté du village. (Le tressage est ici un art, je repars avec un tapis tressé d’ailleurs)

 

Réti est donc devenu le premier guide certifié de l’ile et nous emmène avec lui.

 

 Ça commençait bien, il regarde nos chaussures, lui en chaussure bateau, et nous dit « vous avez que ça ? «

 En effet le départ se fait via une plage, nous feront donc la grimpette les pieds salés et croustillants !

 

Ce n’est pas une mais 8 grottes que nous visiterons. La première, la plus proche de l’eau est encore recouverte en son plafond de corail qui peut sembler encore vivant.

 

Le gueule du monstre nous apparait après une marche le long de la falaise, à déconseiller a ceux qui ont le vertige (maman si tu me lis). Ce sont les stalactite et mite qui forment les dents du monstre. La vue est magnifique. La marée est basse, nous pourrons nous échapper par la plage de l’autre côté sans presque nous mouiller les fesses, excepté Victor qui trébucha sur une patate a la toute fin !

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Le soleil continue de nous suivre, alors nous profitons d’un premier et dernier bain devant la pension ! il est l’heure de repartir, de nouveaux colliers de fleurs au cou remis par le copain, que d’émotions. Et pour couronner le tout, Victor se retrouve avec une guêpe coincée dans son short sur le tarmac de l’aéroport ! Des hurlements, le pauvre, première piqure. Le flacon de Tamanu acheté a Huahiné a bien calmé le feux, jérémie ne jure que par cette huile pour les bobos.

 

Deuxième arrêt Tubuai !

 

 

Une fois nos bagages récupérés, personne à l’horizon… a l’aéroport une ambiance de fête règne, tout le monde est heureux de retrouver les siens, ici encore plus qu’ailleurs, la distance avec le reste de la Polynésie surement.

 

Et voilà qui arrive à toute berzingue Nathalie la bretonne, que nous avions rencontré au salon du tourisme ! elle nous couvre de fleurs et nous fait monter dans son pick-up flambant neuf, ou il est écrit en gros « pension Taitaa, c’est que du bonheur «, ça promet.

 

Ils n’avaient pas menti, avec son mari Nari, natif de Tubuai (prononcé ici tupai , le dubai local comme il dit ) on a vraiment passé de bons moments.

 

Le soir nous mangeons tous ensemble et ça change tout. On échange, questionne, rigole, c’est le top. Nathalie voulait ouvrir une pâtisserie avant la pension alors elle nous gâte pendant tout le séjour. Leur fils a même la patience de me donner un cours de ukulélé ! je vais pouvoir faire sonner celui qui m’a été offert à mon pot de départ de l’hôpital !

 

Premier jour, nous faisons le tour de l’ile à vélo, une trentaine de kilomètres, arrêt casse-croute, arrêt baignade, ici le sable est ocre.

 

Le lendemain journée en bateau. Le Potimarara  de Nari (un bateau de pécheur pour le mahi-mahi ou dorade corifene) nous emmène au motu familial.

La journée est superbe, perroquets au barbecue, découpage, râpage et pressage de coco pour le poisson cru, réalisation de pain coco/banane cuit au feu, pina colada maison.

Des kayaks, un paddle, de quoi pécher des bénitiers, des belles patates toutes en hauteurs.

 

Nathalie et Nari forment un business couple détonnant ! leur pension est superbe, les enfants profitent même d’un plouf quotidien dans leur petite piscine hors sol.

 

Le dernier jour, ascension du mont local pour profiter de la vue du lagon. Il fait très chaud et humide, les garçons sont à la traine ! il a fallu porter, consoler, motiver. Nous nous arrêtons au premier mont, trop ambitieux ! 2H d’ascension c’était déjà bien assez pour eux !

 

Le départ a déjà sonné, un petit tour au vide grenier local organisé cette semaine et oui on ne se refait pas, même ici j’ai réussi à dénicher un maillot pour basile au couleur de la Jamaïque !

On me demande plusieurs fois ma taille ! c’est sur qu’ici ils sont plus large que haut ! je trouve une petite grand-mère dont le mari fabrique des pilons, j’en choisis un léger en bois de Miro, pour l’offrir a jérémie. Elle me questionne et en apprenant que je suis Taote, elle m’offre un pilon en corail !

 

On repart avec un collier de coquillage (importé d’Indonésie nous disent les mammas de l’aéroport) et de bons souvenirs partagés.

 

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Dernier arrêt, Raivavae l’iles aux pirogues

 

Après un saut de puce dans les airs, comprenez 40 minutes de vol, nous atterrissons a Raivavae. Il est 16h 30 lorsque Clarisse nous accueille à l’aéroport accompagnée de Fauve une jeune femme elle aussi a la pension avec son compagnon, tous deux médecins généralistes. Ils sont avec clarisse depuis une semaine et ont déjà beaucoup appris. Je comprends alors que nos 48H sur place ne vont pas suffire.

 

Clarisse fait encore partie de toutes ces femmes fortes que nous avons rencontré en Polynésie.

 

54 ans, trois enfants partis en métropole, elle s’occupe seule de la pension. Nous sommes en hauteur, vue lagon dans un super bungalow.

Les enfants s’habituent vite aux deux chiens de Clarisse (Choupinette le petit bichon mangeur de Babar et Maito le grand dog allemand qui peut lécher le crane de Basile).

 

Après une petite marche sur la route de ceinture nous partagerons un repas tous ensemble. Je retiendrais son carpaccio coupé si fin aux capres, un délice. La soirée fut riche en discussions.

 

Le lendemain Clarisse et son frère Gabin nous emmènerons à leur motu.

 

Ici pas d’eau potable, il faut remplir à la source ou acheter de l’eau en bouteille et se laver a l’eau de pluie. Pas de produits frais au magasin, qui fait aussi magasin de bricolage en tout genre. Pas de téléphone fixe ni portable, tout est coupé. Et pour combien de temps …

 

Coupé de monde mais en superbe compagnie ; nous partons sur la pirogue en bois de Gabin, 60 ans, qui réalise lui-même ses bateaux. Toujours en train de rire le bonhomme (sauf quand il entraine l’équipe de Va’a, nous dira sa sœur). Le temps est superbe, le vent de face nous éclaboussera bien à l’allée et nous ferra surfer au retour.

 

Le motu est magnifique, la vue sur l’ile de Raivavae est à couper le souffle, avec le mont Hiro qui nargue Jérémie (ascension prévue le lendemain en solo au petit matin)

 

Ici le sable n’est qu’un amoncellement de coquillages et de squelettes d’oursins d’un blanc immaculé. Après Tetiaroa, Fakarava, cette plage est dans le top 3.

 

Clarisse reprend possession des lieux, elle met son frère au ratissage du camp et elle prépare le feu, la table, au menu les classiques mais là le poisson est un mérou mariné au soja et zestes d’oranges de son jardin. Une boucherie dirait Seb Moulard s’il était là !

 

Chacun profite, balade, nage, ballon avec une bouée échouée, ramassage de coquillages oblige. Ici ça sera full blanc.

 

Clarisse dit qu’elle vient souvent ici seule en kayak de chez elle, elle s’y sent bien, isolée de tout. Comme je la comprends.

 

Basile dort a l’ombre d’un palmier, (les palmiers ne font pas de coco rassurez-vous)

On lève le camp, il faut aller nourrir les cochons de Gabin.

Comment ça des cochons ? sur un autre motu ?  Appelé le motu de la Femme ?

 

Nous arrivons face à une tribu d’énorme cochons nourri a la coco et au palourde qu’ils dévorent dans l’eau. Incroyable rencontre ! les cochons de lagon de Gabin.

Dimanche il y en aura un de moins, c’est une grande fête religieuse protestante qui sera célébré ici pour le premier mai.

 

Clarisse a rendez-vous pour répéter les chants avec les autres femmes et musiciens du village. Nous l’accompagnons avec plaisir. Dommage que nous rations cet évènement.

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De retour à la maison, elle nous montre comment elle fait son propre café, son huile coco vierge, ses colliers en coquillages, son immense Tifaifai … elle sait tout faire je crois !

 La nature est au cœur de la vie de cette femme. J’en prends plein les oreilles et la vue.

 

Le lendemain, Jérémie part dans le noir pour l’ascension du mont HIRO, un personnage très présent dans les légendes polynésienne dont raffolent les garçons.

Clarisse le prévient « ça monte fort hein, le chemin n’est pas souvent emprunté, ne soit pas en retard pour l’avion «.

 

Comme il l’avait dit la veille, » je vous retrouverai pour le petit dej « vous n’inquiétez pas pour moi «. Le voilà qui arrive tout frais d’une rando de 3 heures sur les crêtes de l’ile, pile a l’heure pour les fruits frais, le jus de goyave du jardin et les petits beignets banane de Clarisse qui ne dit mot mais qui est impressionnée par la performance ! un vrai cabri ce Jerem ! Ses photos sont magnifiques. Il m’a quand même dit « ça ne t’aurais pas plus, fougères géantes griffant les jambes et toiles d’araignées dans le visage «, j’étais mieux au lit !

 

Comme nous en avions parlé la veille, notre hôte nous amène dans la maison familiale ou son neveu fabrique sa pirogue.

32 ans, agriculteur, deux enfants, il voulait sa pirogue comme les anciens. Aidé « du vieux » comme il l’appelle, cela fait 6 mois qu’il buche, RFO est même venu filmé le processus.

Il a choisi un bois magnifique, de l’acajou ou bois de rose, les copeaux qui jonchent le sol dégagent une odeur envoutante. La couleur aussi est saisissante, les rayons du soleil qui traversent la tôle servant de toit créent sur le bois une lumière d’un rouge orangé flamboyant. Des clous, taillés dans le cœur du bois de Aito, un des bois les plus dur utilisé pour la pirogue, seront installés pour solidariser le tout, de la sève de manguier pour les jointures, un travail de longue haleine.

 

On voit dans son œil l’immense fierté qui l’anime. Une pirogue de 16 places, immense, pour aller pêcher au large au moteur et a la rame pour se stabiliser entre les coraux. Avant ils péchaient la tortue, maintenant c’est interdit me dit-il avec un certain regret dans la voix.

 

Son jardin aussi est inspirant, je trouve Jerem en plein reportage photo, il part même avec des échantillons, de piments notamment !

 

Nous poursuivons les découvertes avec un monsieur, qui fait à quelques maisons de là, des maquettes de pirogues. Un vrai travail d’orfèvre. Je réussie grâce à Clarisse , a négocier le fond d’une pirogue sur lequel il est en train de travailler, ça prendra moins de place dans la valise et ça rendra tout aussi heureux le Basilou, fan des pirogues devant l’éternel !

 

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C’est l’heure, il faut repartir. Même rituel, valise, dernier check, collier de coquillages cette fois faits maison dans la nuit par Clarisse. Sur la route de ceinture qui nous ramène a l’aéroport, les remblais ne suffisent plus, la mer vient se déverser sur la voie et jusque dans les jardins des maisons. L’eau gagne du terrain …

Clarisse remercie encore son père de lui avoir donné se terrain en hauteur alors que tout le monde se riaient d’eux disant que c’était un terrain pour les chevres …

 

Sacré bout de femme. J’aimerais rester et vivre un peu plus à ses cotes.

Dur retour à la civilisation après tout ça. À méditer.

 

 

Prochain décollage pour l’archipel des Gambier, a Mangareva, ou nous en apprendrons surement un peu plus au sujet des perles !

 

On vous embrasse

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